Née le 9 juin 1956 à Miami, Patricia Daniels n'a que cinq ans lorsque son père, avocat, abandonne le domicile conjugal. Deux ans plus tard, sa mère, Pat Daniels, déménage avec ses trois enfants pour Montreat, une petite ville de Caroline du Nord.
Affaiblie par des problèmes de santé, Pat confie ses enfants à la garde du célèbre prêcheur Billy Graham, dont l'épouse, Ruth, devient une figure tutélaire de la vie de Patricia. La très réticente petite fille se concentre alors sur la seule activité capable à ses yeux de lui faire oublier ses chagrins d'enfant : l'écriture. À neuf ans, Patricia écrit son premier poème, dédié à la mémoire d'Abraham Lincoln et, déjà, consacre plusieurs vers à décrire la blessure à la tête que reçut le président des États-Unis...
La seconde grande passion de Patricia sera le tennis. En 1974, elle rêve de connaître la gloire sur les courts de Forest Hills... En attendant, elle étudie, d'abord au King College de Bristol (Tennessee), puis au Davidson College. Elle fait ses premières armes dans le journalisme au Charlotte Observer, tout en donnant des cours de tennis, une discipline qu'elle abandonne peu après. En 1976, elle rencontre Charles L. Cornwell, un professeur d'anglais de dix-sept ans plus âgé qu'elle, dont elle tombe éperdument amoureuse. Diplômée en 1979, Patricia épouse Charles le 14 juin de l'année suivante. Elle poursuit ses efforts de journaliste, se spécialisant dans les faits-divers criminels, et se découvre une passion pour la recherche des indices, ainsi que pour les armes à feu.
En 1981, Charles Cornwell, qui a décidé de devenir pasteur, s'inscrit au séminaire de Richmond, en Virginie, où son épouse l'accompagne. Patricia se tourne alors vers l'écriture. Son premier travail littéraire a pour objet Ruth Graham, à laquelle « Patsy » consacre une biographie (A Time for remembering, Harper & Row, 1983). Après la biographie, Patricia s'essaie au roman policier. Son premier manuscrit est refusé par plusieurs éditeurs, mais elle s'acharne. Elle potasse les reines anglaises du suspense (Agatha Christie, P.D. James...), mais ne se reconnaît pas dans leurs univers et essaie de trouver un style qui lui est propre. Entre-temps, elle a été engagée comme informaticienne à l'Institut médico-légal de Richmond et rencontre Marcella Fierro, qui dirige la morgue, un lieu aussitôt magique aux yeux de Patricia. Le docteur Fierro lui inspire un personnage du roman qu'elle a décidé d'entreprendre. Le premier livre mettant en scène une Kay Scarpetta encore reléguée au second plan de l'action circule auprès des éditeurs alors que le mariage de Patricia est en train de sombrer. Les Cornwell divorcent à l'amiable en 1988.
Peu après, la jeune romancière met un point final à Postmortem, publié chez Scribner's en 1990, qui impose Kay Scarpetta comme la première femme médecin légiste de l'histoire du polar.
Fait exceptionnel et encore inégalé, ce livre rafle cette même année tous les grands prix anglo-saxons du roman policier : le Dagger Award, le Macavity Award, l'Anthony Award et le très envié Edgar Poe Award. En 1992, la France le couronne Prix du roman d'aventures, récompensant une Américaine pour la première fois.
Dès lors, au rythme d'un roman par an, Patricia amorce une carrière qui ressemble à un parcours sans faute. Elle a tiré un trait sur son passé, sans pour autant quitter Richmond qui reste le cadre de la vie tumultueuse de son héroïne, bientôt célèbre, comme elle-même, dans le monde entier. En 1993, elle reçoit la consécration anglaise suprême: le Gold Dagger Award, pour la première fois décerné à une Américaine.
Convaincue dès son plus jeune âge qu'il faut savoir donner à la mesure de ce qu'on reçoit de la vie, Patricia Cornwell finance une bourse portant son nom, réservée aux étudiants particulièrement doués pour l'écriture, au Davidson College de Caroline du Nord, où elle a obtenu son diplôme. En 1997, elle fait don de un million de dollars à cette même université et de un million de dollars à la fondation Barbara Bush, qui lutte contre l'illettrisme aux États-Unis.
En 1999, une partie des bénéfices de Cadavre X sont reversés au Jameson (Virginia) Rediscovery archeology project, pour son site de fouilles du plus vieux fort américain datant de la première moitié du XVIIe.
Mais c'est à l'institut médico-légal de Richmond que Patricia Cornwell a accordé sa contribution la plus remarquable. En 1999, elle a activement participé à la création d'une université novatrice, la première dans son genre aux États-Unis, destinée à former des médecins légistes et des pathologistes, le Virginia Institute of Forensic Science and Medecine. Patricia Cornwell a fait don de un million et demi de dollars, mais s'est aussi battue pour impliquer dans le projet les plus grands pathologistes et scientifiques, afin que cet institut devienne l'équivalent en médecine légale des plus grandes universités de médecine américaines.
Aujourd'hui, Patricia Cornwell partage son temps entre Richmond et New York. Elle dirige Cornwell Entreprises, Inc. qui s'occupe de son œuvre, de sa carrière et qui gère ses donations.
Patricia Cornwell a cédé en août 2000 les droits cinématographiques de la série Kay Scarpetta à Sony Pictures, et devrait être impliquée dans le film que Sony va préparer à Los Angeles. Elle a également un projet pour la télévision au printemps. Elle vient de terminer le nouveau Virginia West et commence à travailler au prochain Kay Scarpetta.
Patricia Cornwell reste l'un de mes auteurs préférés car elle maîtrise parfaitement le suspens, la fiction et la réalité. D'autre part, elle fait un travail remarquable et remarqué dans le domaine de la criminologie. Afin de mieux la connaître, je vous invite à vous rendre sur son site internet (voir ci-dessous).
Bien à vous !
Georges Musy
Site officiel de Patricia Cornwell : http://www.patriciacornwell.com/