La fête de Hanoukka (la fête de la lumière) est célébrée fin décembre. C’est l’une des fêtes centrales du calendrier juif. Elle dure huit jours et rappelle la victoire des Maccabées sur les Grecs et le renouvellement de la consécration du Temple en 164 av. J.-C.
Le terme « Hanoukka », signifie la « renouvellement de la consécration du Temple ». Durant cette fête, les Juifs allument chaque soir une bougie supplémentaire de la hanoukkia (chandelier à neuf branches) jusqu’à ce que le huitième jour, toutes les bougies soient allumées. La fête tourne autour des thèmes du courage, de la foi et de la continuation des traditions juives malgré l’ordre d’Antiochos IV Épiphane. Daniel avait prophétisé ces évènements (Daniel 12).
Il y a plusieurs explications, basées sur diverses interprétations historiques et traditionnelles, au fait que la fête de Hanoukka dure huit jours. Le Talmud de Babylone décrit le miracle de la réserve d’huile : cette réserve a suffi pour maintenir la lampe allumée pendant huit jours tandis que le Temple était purifié et à nouveau sanctifié pendant la révolte des Maccabées. D’autres sources comme les livres des Maccabées (1 Maccabées 4.51-57 et 2 Maccabées 10.8-11) font un lien entre la durée de cette fête et celle de la fête des cabanes (Soukkot). Après que le Temple ait été souillé, les Juifs ne pouvaient pas célébrer dignement la fête de Soukkot, ce qui fait qu’ils l’ont organisée avec du retard quand le Temple fut de nouveau prêt. Soukkot, une fête biblique (Lévitique 23.39-42) est également célébrée pendant huit jours. Dans la tradition juive, Hanoukka est considérée comme une version moderne de la fête des cabanes célébrée après la purification du Temple.
Hanoukka, qui est célébrée durant le mois juif de kislev, tombe souvent au mois de décembre du calendrier géorgien. À cette époque de l’année, les jours sont courts et l’obscurité grandit, ce qui augmente la symbolique de la lumière de la fête de Hanoukka et la fait ressembler à Noël (Jean 3.19, Jean 8.12). Le thème de la lumière et de l’obscurité, en particulier l’allumage de la hanoukkia, se retrouve dans d’autres cultures datant de la même époque, par exemple, lors de la fête des Saturnales, une fête romaine, qui était célébrée à peu près en même temps. Cette fête a aussi pour thème l’espoir et la lumière qui brille au beau milieu de l’hiver. Certains érudits pensent que l’instauration de Hanoukka a été influencée dans une certaine mesure par ces traditions ou est ancrée dans ce grand ensemble culturel dans lequel on avait coutume de célébrer une fête de la lumière en hiver.
La hanoukkia est le symbole central de la fête et son allumage symbolise la lumière qu’elle apporte au milieu de l’obscurité ambiante. Le nom « fête des lumières » se rapporte à cette lumière qui représente la victoire de l’esprit juif sur les puissances de l’obscurité, la guerre et la persécution religieuse. L’allumage de la hanoukkia est aussi un symbole de la constance et de l’espérance, et toute bougie supplémentaire qui est allumée représente le fait que la lumière se répand. En même temps, la hanoukkia montre combien le judaïsme s’est éloigné de la Parole de Dieu.
Aujourd’hui, on trouve dans les magasins juifs en majorité des hanoukkias qui ne sont pas mentionnées dans la Bible, tandis que les ménorahs (chandeliers à sept branches), qui sont le symbole de Dieu dans la Bible (Ex 25.31-35, Za 4 ; Es 11), sont de moins en moins répandues.
Comme Hanoukka n’est pas une fête biblique et est considérée comme la « fête des sages », certains croyants ont une attitude réservée à son égard. D’autres croyants messianiques célèbrent cette fête en raison de sa signification nationale et culturelle, mais d’autres encore préfèrent se cantonner aux fêtes bibliques et considèrent que les fêtes non-bibliques sont en conflit avec les principes fondamentaux de la foi chrétienne (sola scriptura). En outre, certaines coutumes, comme la prière récitée lors de l’allumage des bougies, sont en contradiction avec la Parole de Dieu. Malgré tout, certains voient dans Hanoukka l’occasion de se rapprocher de leurs racines juives et d’annoncer un message qui va au-delà ce ces questions conflictuelles.
Dans l’Évangile de Jean, au chapitre 10, verset 22, il est écrit que Jésus vint à Jérusalem pour Hanoukka. Il s’est rendu à Jérusalem à l’occasion de différentes fêtes, car de nombreuses personnes se trouvaient alors dans la ville et par conséquent, les sadducéens (prêtres) et les pharisiens ne pouvaient pas l’arrêter (Marc 14.48-49). C’est pour cela que Jean mentionne Hanoukka. Mais Hanoukka a encore un lien plus direct avec Jésus. Jésus a consacré le Temple, c’est-à-dire l’Église, où chacun d’entre nous est une pierre vivante (1 Pierre 2.5) par son œuvre sur la terre. Dans Jean 2, il parle de sa mort et de sa résurrection en les comparant à la construction d’un Temple.
Même si Hanoukka n’est pas une fête biblique et que ses origines ne sont pas claires, elle témoigne du courage de se tenir dans la lumière quand l’obscurité règne. Cela nous encourage à rester en Christ et dans la vérité.
Tout comme Jésus était dans la lumière, même quand on voulait le lapider (Jean 10.31), Hanoukka nous rappelle que nous devons être la lumière dans les ténèbres. « Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste » (Matthieu 5.16).
Ariel Winkler
Source : Nouvelles d’Israël, Décembre 2024 / 5785, No 12, pages 10 à 11
https://www.appeldeminuit.ch/magazines/nouvelles-disrael-decembre-2024/
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