De nombreuses personnes, même parmi les protestants et les catholiques se posent cette question : Qui sont les évangéliques ? Sont-ils une « secte » en provenance des États-Unis d’Amérique qui désire conquérir, « globaliser » le monde ? De quel « mouvement » sont-ils issus ? Doit-on les « ficher » au même titre que les autres sectes ?
Rassurez-vous, je ne vais pas réécrire « un livre dans le livre » à ce sujet. Il existe des ouvrages qui traitent très bien ce thème et ce, de manière très précise[1]. En fait, le but de ce chapitre est de vous donner quelques indications, les plus exactes possibles, sur le « mouvement évangélique » en Suisse et en France voisine. Ma source principale provient d’un article écrit le 08.06.2002 par Brad Dickson.
Historique
« Le seizième siècle a vu naître, en la réforme protestante, un des mouvements les plus significatifs de l’histoire. La réforme, loin d’être un phénomène uniforme en Europe, se composait alors de quatre éléments principaux : l’Église Luthérienne en Allemagne, sous l’influence de Martin Luther, L’Église Réformée en Suisse, sous l’influence de Jean Calvin, et l’Église Anglicane en Angleterre.
La quatrième « aile » de la réforme, appelée parfois la « réforme radicale » poussait les idées des réformateurs encore plus loin. La réforme radicale était composée de groupes qui refusaient l’alignement avec le pouvoir politique, croyant à la séparation de l’église et de l’état. Une de leurs particularités était la croyance que le baptême ne devait être administré qu’aux adultes ayant fait profession de foi, et non aux enfants. C’est pour cela qu’on les appelait des « anabaptistes. »
Le mouvement évangélique d’aujourd’hui est l’héritier de cette réforme radicale du seizième siècle. Persécutés pour leurs idées non-conformistes, plusieurs de ces groupes ont immigré vers le « nouveau monde », ce qui explique en partie la forte concentration d’églises évangéliques en Amérique du Nord aujourd’hui.
Les réveils religieux du 18ème et 19ème siècle en Angleterre sont aussi générateurs de mouvements d’églises dites « libres ». Entre autre, sont nées à cette époque, les églises baptistes, méthodistes, églises de frères, et autres, toutes avec une doctrine évangélique.
En France, les guerres de religion n’ont pas favorisé la croissance du protestantisme. Néanmoins, il y a toujours eu, depuis le temps de Calvin, un courant évangélique, qui va croissant, particulièrement depuis la dernière guerre
Croyance
Les églises évangéliques partagent avec toutes les églises chrétiennes les doctrines centrales et historiques de la foi transmise par les apôtres. Les traits qui les distinguent pourraient être résumés comme suit :
- un attachement particulier à la lecture de la Bible et personnelle et profonde de chacun pour devenir enfant de Dieu
- la pratique de baptême : une majorité d’Églises évangéliques pratique le baptême des croyants (qui ont un engagement réfléchi par rapport à la foi et à l’église), c’est-à-dire le baptême de ceux qui ont fait un choix conscient de suivre le Christ
- le désir de chaque membre de partager avec autrui le message de l’Évangile et la joie trouvée en Jésus-Christ
- les cultes vivants grâce à une large participation de chacun.
Importance
On estime l’importance du mouvement évangélique, présent sur tous les continents, à environs 200 millions de membres, soit la moitié des chrétiens protestants. En France on recense à peu près 250’000 évangéliques qui se réunissent dans 2’800 lieux de culte. »
En Suisse, nous recensons également environ 250'000 évangéliques, dont environ 42'000 en suisse romande, ce qui correspond à environ 3,4% de la population totale.
Dans certains pays, les évangéliques sont considérés comme protestants. En Suisse, par exemple, nous avons l’église évangélique réformée qui est en fait l’église protestante. Le mot évangélique vient du mot Évangile qui signifie « Bonne Nouvelle ». Donc les évangéliques sont des porteurs de bonne nouvelle ! Ils désirent suivre Jésus-Christ, lui obéir et annoncer la
Bonne Nouvelle.
Contrairement à ce que certains médias suisses ont déclaré récemment en se référant au gouvernement de George W. Bush, le courant évangélique ne vient pas des USA. Au contraire, le mouvement évangélique d’aujourd’hui est l’héritier de la Réforme du 16ème siècle.
Ces chrétiens ont été persécutés pour leurs idées non-conformistes. C’est pour cette raison que plusieurs de ces groupes ont immigré vers le « Nouveau Monde ». Ceci explique en partie la forte concentration d’églises évangéliques aux USA et au Canada aujourd’hui. Cependant, il y a également une effervescence du mouvement en Amérique du Sud, notamment en Argentine, au Brésil, en Colombie et au Mexique. Pour ne citer que ces pays.
Plusieurs « courants » ou « dénominations » découlent du mouvement évangélique : baptistes, charismatiques, églises des frères, églises évangéliques libres, méthodistes, pentecôtistes, etc.
Mon plus grand vœu est qu’un jour nous ayons une réelle IDENTITE, avec des convictions profondément enracinées dans la Parole de Dieu et que nous ayons une VISION commune pour bâtir ENSEMBLE l’avenir de notre pays, en nous présentant sous une même bannière, celle de l’amour :
« Et la bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour. » (Cantique 2 ; 4)
Le mouvement évangélique est fondé sur la Parole de Dieu. Il est évident que cela dérange fortement les humanistes, les évolutionnistes et par conséquent les médias qui traitent les chrétiens qui fréquentent des assemblées évangéliques, la plupart du temps, de « chrétiens fondamentalistes ». Si être un chrétien fondamentaliste c’est suivre Jésus, mettre en pratique ce que nous enseigne la Bible, avoir de la compassion et de l’amour pour son prochain, alors je suis un chrétien fondamentaliste. Par contre, si être un chrétien fondamentaliste, c’est être un terroriste en devenir, alors je dis NON ! Je ne suis pas un terroriste et je ne le serai jamais.
A quelques exceptions près, toutes les assemblées évangéliques que je connais ont une confession de foi qui est basée sur la Bible, Ancien et Nouveau Testament, soit de la Genèse à l’Apocalypse, sur un seul Dieu, le Père, sur son Fils unique, Jésus-Christ et sur son Esprit Saint.
Il n’est pas question pour moi, chrétien né de nouveau, de partir en guerre contre le monde, de m’attaquer à des personnes physiques, de semer la terreur en faisant sauter des bombes ou encore de me faire sauter en tuant des gens au nom de mon Dieu.
Je ne peux pas adhérer aux guerres, aux attentats, à la torture et toutes autres formes de violence. Je ne peux pas non plus consentir aux abus de tout genre (xénophobie, racisme, harcèlement, avortement, etc.). Je ne peux pas cautionner le péché tout court.
Mon Dieu hait le péché, mais il aime ses créatures. Il aime le pécheur et il désire que chacun(e) réponde à son appel de Père en s’approchant de lui.
J’ai très à cœur de vois les gens sauvés. J’aime prier pour les personnes que je connais et qui ne croient pas (encore) en Dieu et à Jésus-Christ. Même si je ne vois pas le résultat dans l’immédiat, j’ai la certitude que Dieu entend mes prières et qu’un jour ces personnes pour lesquelles je prie auront la joie de connaître Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur de leur vie.
Bien à vous !
Georges Musy
[1] « Qui sont les évangéliques ? », d’Albert Kuen, 1998, Éditions Emmaüs.
« Aux sources historiques des églises évangéliques », de Marc Lüthi, 2004, Éditions Je sème, Genève, Suisse