« Honore ton père et ta mère »
C’est oser faire des tris…
Si je veux être heureux sur cette terre !!!
Prenez le cinquième commandement : « Honore ton père et ta mère. » Voilà un commandement qui, du temps où l’on fonctionnait dans le système du devoir, était très pratique, formidable – pour peu qu’on le déforme un peu. Il suffisait de changer le verbe « honorer » par le verbe « vénérer » et de remplacer « père, mère » par « parents » pour que tout marche à l’envers.
La Bible n’a jamais parlé de parents ici, mais de père et de mère. Donc deux individus totalement différents, avec une culture différente, un passé différent, une façon différente d’aborder les problèmes.
Alphonse Maillot, l’un des traducteurs de la TOB, explique le sens du verbe « honorer », en hébreu, et j’aime beaucoup son explication : le verbe « honorer » veut dire « donner du poids ». Là où les peuples anciens demandaient la vénération, Dieu emploie un verbe totalement différent et libérateur en employant le verbe honorer. Honorer ne veut pas dire vénérer, mais donner du poids, reconnaître le poids de quelqu’un. Honorer Dieu, c’est reconnaître le poids de Dieu dans ma vie. Honorer mon père et ma mère, c’est reconnaître le poids, en bien et en mal, en bon et en mauvais, qu’ils ont eu dans mon existence. Et le texte ajoute : alors, tu auras des jours heureux sur la terre. Si tu es capable de regarder ton père et ta mère et d‘entrer en conflit avec eux, de peser le bien et le mal que tu as reçu d’eux, le reconnaître, en tirer les conséquences et t’en libérer, alors tu as une chance d’avoir des jours heureux. Mais si je prends le verbe honorer dans le sens de vénérer, cette histoire devient magique. On est dans ce qu’on appelle le complexe de Noé – c’est-à-dire qu’on a peur de découvrir que nos parents étaient nus. Psychologiquement parlant, bien sûr. Et quelque part, les parents qui enseignaient à leurs enfants cette vénération de la génération passée, se protégeaient eux aussi de toute critique de la génération qui montait. C’est facile, ce genre d’éducation !
Aujourd’hui, je laisse le droit à mes enfants de m’honorer, de regarder ce qu’il y avait de bien et de moins bien. Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui ne font pas ce travail-là diminuent leurs chances d’avoir des jours heureux devant eux.
(Tiré du livre sur les conflits de Jacques Poujol)
« Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables – argent ou or – que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. » (1 Pierre 1 ; 18-19)